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Débattre de la nécessité de quitter le mainframe et COBOL parce que les experts se font rares est une idée fausse. La véritable épine dans le pied des entreprises modernes est la perte de maîtrise sur leurs applications historiques. Ces dernières, souvent conseillées par des experts naviguant à vue, se voient proposer des remèdes miracle qui ne font qu’épaissir le brouillard technologique et alourdir la dette technique.

Le défi des systèmes legacy

Ces systèmes, conçus il y a 40 ou 50 ans, sont les témoins muets d’une époque révolue, mais curieusement, ils restent au cœur de l’infrastructure informatique actuelle. Imaginez : en 2024, nous jonglons avec des applications antédiluviennes, dans un monde saturé par l’innovation technologique comme l’AR/VR, le cloud computing, et l’IA. Des milliards de lignes de code COBOL sont toujours en service, orchestrant discrètement mais efficacement les coulisses de secteurs vitaux tels que la santé, la banque, l’assurance, les transports, ou encore les administrations à travers le monde. C’est un héritage colossal, complexe et souvent incompris, symbolisant parfaitement l’adage : « On ne peut pas savoir où l’on va si on ne sait pas d’où l’on vient ». Cette connaissance de nos origines informatiques est cruciale pour naviguer dans le futur technologique.

L’IA : une promesse avec des défis

La réaction instinctive face à cet héritage a souvent été de chercher à le remplacer par des solutions clé en main, promettant simplicité et modernité. Des langages de programmation modernes aux plateformes de développement dernier cri, l’offre est pléthorique mais la réalisation s’avère souvent décevante. Les tentatives de modernisation aboutissent parfois à des échecs retentissants, engloutissant des sommes astronomiques pour un résultat nul ou contre-productif.

Avec l’avènement de l’IA, une nouvelle voie semble s’ouvrir : celle de la compréhension et de l’analyse automatisée du code ancien. ChatGPT, watsonx Code Assistant, et d’autres outils d’IA promettent une révolution de l’approche des systèmes legacy. Cependant, si ces technologies offrent des perspectives fascinantes, elles ne remplacent pas la compréhension intuitive et profonde des systèmes que seul un humain peut avoir. C’est ici que se révèle la véritable force de l’IA : non pas en remplacement, mais en complément de l’expertise humaine.

Vers une collaboration homme-machine

Le vrai défi réside dans la transmission de l’intention originel- le du développeur, cette connaissance tacite qui s’est dissipée avec le temps. Les outils d’IA, aussi avancés soient-ils, peinent à saisir cette intention sans une collaboration étroite avec les humains qui possèdent encore cette connaissance. Nous nous trouvons à l’aube d’une ère où l’IA pourra potentiellement recréer et documenter cette intention, mais pour cela, elle doit être guidée par ceux qui ont encore une compréhension intime des systèmes en question.
Cette symbiose entre l’humain et la machine pourrait ouvrir la voie à une reconquête de notre patrimoine informatique, où chaque ligne de code héritée serait la base pour bâtir le futur système. C’est un processus de redécouverte, où la technologie de pointe et le savoir ancestral se rencontreraient pour réinventer notre monde numérique.

Un appel à l’action pour les experts

C’est un appel à la mobilisation des derniers gardiens de ces connaissances essentielles. Leur expertise est cruciale pour éduquer nos systèmes d’IA Legacy, afin de sécuriser et de transformer nos infrastructures informatiques de manière durable et efficace. En parallèle, chez CobolCloud, nous travaillons à développer une suite d’outils et de méthodologies, basés sur l’open source, pour faciliter cette transition. Notre objectif est de briser la dépendance vis-à-vis des éditeurs de logiciels et de renforcer l’autonomie et la souveraineté de nos systèmes d’information.
Ce projet ambitieux doit s’appuyer sur une synergie entre l’expertise humaine traditionnelle et les capacités innovantes de l’IA. Ensemble, ils peuvent non seulement préserver, mais aussi revitaliser notre patrimoine informatique, assurant ainsi un avenir technologique sûr et dynamique.

En conclusion, se réapproprier nos applications d’entreprise majoritairement développées en COBOL nécessite de redécouvrir l’esprit et les intentions du Programmeur Premier. C’est la première étape indispensable qui permettra de repenser globalement son système d’Information en intégrant le cœur des applications COBOL avec les technologies émergentes d’aujourd’hui et de demain.

Published on: programmez.com

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